1-54 Paris 2022 – L’Afropolis en 4 artistes
1-54 Art Fair, la principale foire internationale dédiée à l’art contemporain africain, est de retour à Paris du 7 au 10 avril 2022. À ne pas manquer ! La foire se tiendra, comme à sa première édition parisienne, dans les galeries de la maison de vente aux enchères Christie’s, avenue Matignon. Elle présente 23 exposants internationaux, montrant le travail d’une cinquantaine d’artistes africains et d’ascendance africaine. 1-54 Paris a également son Forum, un large programme de conférences, projections, performances et ateliers ouverts au public.
Par le biais de cet événement, l’occasion nous est donc donnée de mettre en lumière dans une sélection curatée, l’œuvre de quatre artistes – deux photographes et deux peintres – africains et afro-diasporiques. François-Xavier Gbré, Cinthia Sifa Mulanga, Aboudia et Mónica de Miranda investissent tous les quatre, de façon connexe avec leurs médiums et sensibilités propres, l’Afropolis – un concept fondateur de la création contemporaine sur le Continent, théorisé notamment lors de l’exposition Afropolis. City, Media, Art (2010-2011, Kenya-Allemagne) et plus récemment dans l’exposition Kinshasa Chroniques à la Cité de l’architecture et du patrimoine (Paris, France) pour la Saison Africa 2020-2021.
François-Xavier Gbré – Galerie Cécile Fakhoury
Décrépitudes urbaines en Afrique de l’Ouest.
Né en 1978 à Lille, François-Xavier Gbré vit et travaille aujourd’hui entre Abidjan et La Rochelle.
“Déambulant dans la ville, j’en prélève des fragments, je regarde l’ordinaire, les choses simples du quotidien et questionne leur cohérence dans nos vies. À Abidjan comme sur d’autres territoires, je cherche une forme de confusion. Les édifices sont-ils en construction ou destruction, surgis du passé ou contemporains ? Je tente de rendre la norme étrange et l’absurde normal. J’interroge le temps, une histoire qui se poursuit mais aussi se répète.” – François-Xavier Gbré.
Cinthia Sifa Mulanga – African Arty
Politiques de la beauté féminine en contexte Afropolitain.
Cinthia Sifa Mulanga est née en 1997 à Lubumbashi, en République démocratique du Congo. Elle vit et travaille aujourd’hui à Johannesburg.
“Mon travail explore les constructions de la beauté féminine en contexte Afropolitain, à travers mon expérience personnelle et celle de celles qui m’entourent. Je crée des scènes dans des espaces domestiques en utilisant différents médiums comme l’acrylique, le fusain, l’encre et des collages réalisés à partir de photographies personnelles et de magazines. Les silhouettes féminines représentent “La Femme parfaite”, telle que perçue par notre société à travers les réseaux sociaux. Les moments que je crée dans ces espaces domestiques sont des dialogues entre normes de beauté et stéréotypes qui variablement mettent, ou non, les femmes africaines sur un piédestal. La poupée Barbie, source d’inspiration importante dans mon travail, est utilisée ici avec d’autres objets et symboles féminins associés aux africaines, et ensemble ils incarnent des images, des idées préconçues, des perceptions et des émotions” – Cinthia Sifa Mulanga, traduction de la rédaction.
Aboudia – Jack Bell Gallery
Jeunesse des rues & chaos urbain.
Né en 1983 à Abidjan, Côte d’Ivoire, Abdoulaye Diarrassouba dit “Aboudia” vit et travaille entre Abidjan et Brooklyn.
“Abidjan, la ville où j’ai grandi, a eu une grande influence sur mon œuvre. […] Ce qui m’inspire, c’est la vie de tous ces enfants qui traînent dans les rues. […] Je définis ma peinture comme étant une peinture Nouchi, une peinture de la rue. ” – Abdoulaye Diarrassouba dit “Aboudia”.
Mónica de Miranda – Sabrina Amrani
(Ré)investir les ruines d’une (dé)colonisation.
Née en 1976 à Porto (Portugal), Mónica de Miranda vit et travaille aujourd’hui entre l’Angola et le Portugal.
“[Une partie de mon travail] porte sur les vestiges psychiques et physiques de plusieurs époques — coloniale, post-indépendance, post-guerre froide, post-guerre civile — dans les paysages naturels, urbains et architecturaux de Luanda. Le projet pose des questions plus vastes, profondément personnelles et affectives, sur l’histoire, la mémoire et le désir. Ces ruines existent à travers l’Angola, comme des cicatrices ; elles sont le rappel d’un passé que tout le monde veut oublier, avec toutes ses complexités. […] L’espace urbain témoigne de l’histoire troublée du pays : colonisation, décolonisation, guerre civile, gentrification et mondialisation. Dans ce projet, les spectateurs sont invités à réfléchir sur les structures de pouvoir impliquées dans la construction d’un paysage urbain, ainsi que sur le panorama social et politique actuel qu’il évoque.” – Mónica de Miranda, traduction de la rédaction.
Horaires d’ouverture au public de la foire 1-54 Paris 2022
Samedi 9 avril : 10h – 20h
Dimanche 10 avril : 10h – 20h
9 Avenue Matignon – 75008 Paris
Louise Thurin
À découvrir également sur Artistik Rezo : Rencontre avec l’artiste française Hélène Kelhetter, de Louise Thurin
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